Saturday, August 27, 2005

Juste une perle

L'objectif du jour était minimal aujourd'hui : s'occuper de ma tuture, la bichonner et l'envoyer au garage pour inspection. Ce qui me pose un vrai problème moral. En effet, être propriétaire d'une auto est une situation complètement nouvelle pour moi, et il faut le dire, assez contradictoire avec ma façon de voir les choses.

Mais bon, il faut bien l'avouer. Mes grands principes se sont liquéfiés dans la suburbanité. Il est très dur de survivre dans la banlieue de NYC sans auto, et je crois déjà avoir battu un record de longévité. Dix-huit mois, qui dit mieux ?

Puis, la soirée fut consacrée à la lecture de «Jeune fille à la perle», de Tracy Chevalier. De longs mois que le bouquin traîne dans ma bibliothèque, et que je l'ignore, voire l'abhore, volontairement. Dernier présent d'une ex -- It just takes time to get over it.

Scarlett en couverture, évidemment cela attire mon oeil. Alors, évidemment je l'ai commencé, et fini, le bougre de bouquin. Aaargh.

Il se laisse apprécier comme les oeuvres de Vermeer : limpide, lumineux, simple. Chevalier nous narre sa propre version de l'histoire de la Jeune Fille à la Perle (et de la Laitière, de la Jeune Fille au Verre de Vin, Le Concert, ). En trois jours, reluquant le poster ornant sa chambre, l'auteure a pondu cette histoire toute simple.

Et en moins de temps, le roman historique se laisse lire. Rien d'extrêmenent original, non, loin des grandiloquences vides des Da Vinci Code et consors. L'histoire de Griet est rafraîchissante. Je vais me jeter sur le premier dvd de l'adaptation ciné.

Top Five des films de Miss S. Johannson (20 ans!)

1. Lost in Translation
2. Ghost World
3. The Man who wasn't there
4. The horse Whisperer
[5. Girl with a Perl Earring?]

Thursday, August 25, 2005

WNYU

Ce soir, revenant du lac de Mahopac, après avoir délicieusement glandouillé sur le bateau d'un collègue, dans ma super nouvelle tuture, j'écoute WNYU, The halftime show. Old School Hip Hop comme je l'aime. C'est trop bon.

Yo.

Tuesday, August 09, 2005

Penn Station Undaground


Les rats ont disputé aux habitants du New York sous-terrain les détritus de Penn Station pendant plusieurs décennies. Jusqu'en 2000, quelques 75 personnes ont vécu dans les tunnels de Amtrak, bâtissant une insolite communautéde homeless. Trouvant plusieurs pieds sous Manhattan leur propre home sweet home. Entre fumées d'échappement des trains, maladies véhiculées par les morsures de rat, addiction au crack. Le jeune Britannique Marc Singer, vivant lui-même dans le tunnel, aidé par les membres de cette communauté, a filmé le quotidien du tunnel dans « Dark Days », rencontrant tour à tour ses pairs Dee, Ralph, Tommy, Ronnie ou... les rats. La Caméra super 8 était prêtée par un magasin, le projet plus ou moins financé par une dizaine de cartes de crédit non aliméntées, et Kodak a donné les dernières pellicules pour terminer le film.

DJ Shadow - plus James Lavelle et Thom Yorke - y ajoute mes tunes préférées de Endtroducing ou de Unkle.
Cela fait un doc N/B à l'esthétique léchée - pourtant improvisée et débutante- romanticisant parfois la condition du homeless, mais clairement super poignant. Awards à Sundance 2000.

Welcome to New York, New York.

Sunday, August 07, 2005

The problem we all live with

Novembre 1960. La loi sur la ségrégation dans les écoles publiques est abrogée. À la Nouvelle-Orléans, la petite Ruby Bridges - 6 ans - se rend à l'école publique William Frantz, comme première écolière noire. Sous les jets de tomates, les cris de colère, les menaces des ségrégationistes racistes, elle sera escortée tous les matins par des policiers. Pour se rendre dans une école ... vide. Les familles blanches ayant boycotté l'école pendant un an.

L'institutrice Miss Henry fera l'école à Ruby Nell normalement pendant un an. Une classe toute spéciale pour une seule enfant.

Norman Rockwell, dans une série de couvertures pour Look Magazine sur le racisme, illustre à merveille la scène de l'entrée de la petite fille dans The problem we all live with. Au N. Rockwell Museum (Stockbridge, MA, 2h30 de NYC dans la vallée de la Housatonic River), on peut voir une belle sélection d'autres oeuvres de l'illustrateur. Au delà de certaines mièvreries (boy scout sauvant une petite fille de l'inondation, admiration sans fin de Lincoln), Rockwell a peint quelques perles de la culture populaire états-unienne.

[The Ruby Bridges Foundation, fondée par Ruby 40 ans plus tard]
[The Norman Rockwell Museum, avec également en ce moment, une expo savoureuse sur les couvertures du New Yorker]

Monday, August 01, 2005

L'Amérique à moi


Thurston Moore fait l'éloge de la cassette audio dans « Mix Tape, the art of cassette culture ». J'adore ce bouquin. Je ne connais pas plus de 7% des gens cités dedans, je ne connais pas plus de 5.5 % des morceaux patiemment recensés dans ces compiles K7. Cependant, l'univers abordé dans ce livre est certainement l'univers des É-U que j'aime.

Collage, bordel, Rock, Hip-Hop, College and Grad school, artefacts étranges, histoires d'amour à la mors-moi-le-noeud, rock, indie rock, East Village, punk, comics, Boom box.

Plus la pointe de nostalgie pour ce symbole de la culture populaire, supplanté aujourd'hui par la playlist iTunes. Just love it. J'ai aussi aimé le laïus de Dean Wareham (ex-Luna, Galaxie 500). Verbatim dans la langue d'Étienne Daho, traduit par moi-même :

Cela prend un temps fou et une énergie phénoménale pour créer sa petite compile K7. Le lien émotionnel avec son futur bénéficiaire se met en place durant le temps passé à fignoler l'objet. Ce lien, c'est peut être le désir de partager son lit, ou d'autres fois ses idées. Le message du cadeau peut être : « Je t'aime. Je pense à toi tout le temps. Écoute combien je pense à toi ». Ou bien : « Je m'aime. Je suis une personne raffinée, de bon goût, qui écoute des trucs biens. Cette cassette t'explique tout de moi. » Il y a quelque chose de très narcissique dans l'acte de concevoir une compile cassette, et ce cadeau crée invariablement un sentiment de dette entre celui qui offre et celui qui reçoit.

Le phénomène blog est-il une nouvelle résurgence de la compile K7 ?

Creusez vous-même :

[Thurston Moore on NPR ]
[Art of Mix]
[Automatic Mix Gen chez Tiny Mix Tapes : demandez un thème quelconque de compiles, et vous l'aurez : Nick Hornby chez soi!]